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Opioïdes : Introduction.

  • Photo du rédacteur: Virginia
    Virginia
  • 15 avr. 2023
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 sept. 2023






"Si vous ne pouvez pas l'expliquer simplement, c'est que vous ne le comprenez pas assez bien."

- Albert Einstein.





Quand la pandémie de Covid est arrivée, elle a mit le monde entier sous verrou dans une cellule à deux fenêtres vers l'extérieur; internet et la télé. La situation oblige, beaucoup de gens se sont vus attribuer de nouvelles occupations comme; expert en médecine et en pharmacologie. Suite à l'étalage de leurs opinions diverses, ils se sont également vus vivement critiqués de tous côtés. Je n'avais donc aucune envie d'exposer mes théories quant à ce qu'il en était de la mort accidentelle d'une de mes célébrité favorite et me faire trainer d'un commentaire à l'autre comme attachée à un pilori de lapidation. J'ai donc trouvé une nouvelle activité stimulante que j'allais pouvoir faire uniquement pour moi. Oui, J'avais décidé. Moi, je serai détective privé chargé de comprendre ce qui avait amené aux événements tragiques du 21 avril 2016.

Mon esprit ne pouvant supporter la stagnation du flot, tel mes prédécesseurs, Russell Poole et dans un univers alternatif, Sherlock Holmes, je me lançais ainsi dans une affaire dont je n'imaginais pas l'ampleur. Partagée entre tristesse, colère, culpabilité, admiration, j'ai écouté des enregistrements, visionné des tas de photos, lus des articles, des dépositions à n'en plus finir si bien que je ne parvenais pas totalement à tisser une trame qui tienne la route.

Toutes les informations récoltées se mélangeaient autant sur le papier que dans ma tête formant des paquets de nœuds dans mon esprit, ma gorge et mon cœur.


Une liste de noms de personnes dont je n'avais jamais entendu parler s'allongeait d'heure en heure, une autre liste à ses côtés contenait les noms de médicaments absolument ahurissante avec leurs effets secondaires et leur contre-indications parmi lesquels se trouvait des cocktails mortels prescrits à un petit homme d'à peine 55 kg !


Comment des médicaments contrefaits avaient pu se glisser dans les siens ? Comment cette pilule difficile pour moi à avaler s'était retrouvée dans une pharmacie ? Où, était elle arrivée à Paisley Park autrement ? Un ordinateur volé oui, mais pour cacher quoi exactement ? Une utilisation du Dark Web ?

Les suppositions peuvent mener à de bonnes pistes comme des fausses...

Il me fallait couper les fils rouges inutiles de cette toile pour atteindre l'appât qui s'y cachait forcément quelque part.


Au fur et à mesure où j'avançais, je savais que je ne trouverai jamais la réponse définitive au départ de Prince car comme décrit dans l'un des papiers que je me souviens avoir lu:


"La seule personne ayant la réponse est morte."

Etait-ce si simple que ça ? C'est ça la conclusion ? Etait-il réellement la seule personne à savoir ?

Plus tard, j'apprendrai qu'avec l'ampleur de toute cette affaire, même Prince lui-même n'aurait jamais pu répondre mais je n'en étais encore qu'au début.

J'étais encore une novice.

J'aurais pu arrêter à partir de là.

Le cold case en demeurerait un. Point final.

Mais mon cerveau, maudit soit-il par moment -à moins que la force ne vienne d'ailleurs- continuait de me pousser, de m'obliger à continuer. Une voix disait sans relâche :

"Si tu continues, tu comprendras."

On ne peut pas s'expliquer ou expliquer à d'autre ce que l'on ne comprends pas soi-même. Peut être s'agissait il d'Einstein ? Qui sait ? Qui qu'il soit, il avait raison !

Je me devais de tout comprendre, de savoir d'où venait ce qu'on appelait tantôt opiacés, tantôt opioïdes, pourquoi ils existent si ils sont si dangereux, à quoi ils servent, etc.


J'en avais besoin. Mon cerveau avait commencé à imaginer des scénarios d'avant coucher improbables et on sait lui et moi que ce n'est pas toujours bon. Ne pouvant faire autrement, j'ai appris à vivre avec et à distinguer ce qui venait de lui et seulement lui. Mes pensées sont parfois agressives envers moi et me malmène:

"Si tu avais été là, penses tu vraiment que tu aurais pu faire quelque chose pour lui ? Non ! Tu aurais été aussi inutile que tous ceux qui se trouvaient sur les lieux ce jour-là!"


C'est alors que pour me racheter, non pas d'une faute mais d'une lacune, je me suis mise à la recherche d'une formation, une séance d'information, n'importe quoi qui aurait office de combler cela et me guérir un peu plus dans ce processus du deuil d'un amour bizarre.


Je n'ai rien pu trouver à ce moment-là. Ces types d'événements se passaient tous aux États Unis. Alors j'ai simplement mis ce projet impossible dans l'immédiat de côté pour continuer mes recherches sur les substances opioïdes car parmi tout ce que j'avais pu récolter et qui avait du sens pour moi, une vérité demeurait qui serait un nouveau point de départ;


"Prescription médico-légale."

La machine était à nouveau en marche et elle recommença à produire de nouveaux mots et de nouvelles interrogations. Le cartel ? Ce truc qu'on voit dans les films ? Ça existe encore ? Mais alors ? Ce n'est plus de la pharmacologie, c'est de la politique ! OK. On va voir ça.


L'histoire commence en Asie ? Je croyais que les États Unis étaient les principaux responsables ! OK. Je vais me renseigner sur ça aussi.

En effet, l'important était de démarrer du début jusqu'à nos jours et surtout de ne pas se munir d'œillères qui ne nous emmène, fans de Prince, que dans une seule direction. Celle qui maintient que son addiction et sa mort sont des cas isolés quand tant d'autres sont partis avant lui, avec lui et continue de le rejoindre ! Des personnes dont les responsables anthropomorphes de leur sort restent inconnus car pour cela, il faudrait condamner la terre entière. Des familles, des amis, des fans qui vivent chaque jour avec le sentiment d'avoir été dupé. Des gens détruits qui ne peuvent tenir pour responsable que ce qu'ils tiennent dans le creux de la main; une chose qui ne vit pas, qui ne parle pas, qui n'a pas de visage.


Cette impression de distinction faite à l'égard de Prince n'existe que parce qu'il est célèbre et qu'encore une fois, les médias cherchent à le remettre dans une de ces cases qu'il a sans cesse œuvré à traverser, des cases labellisée comme celle-ci portant l'étiquette de "drogué n'ayant récolté que ce qu'il méritait".


Extrait du film "Docteur Patch" de Tom Shadyac sorti en 1998 et inspiré de la vie du Dr. Hunter "Patch" Adams.


C'est pourquoi dans cette partie de l'Histoire de l'Humanité qui s'est liée aux opioïdes, il y a de ça des milliers d'années, il est important d'ouvrir son regard et son cœur à tous ces autres gens qui se sont vus embarqués au front se battre contre une chose qu'ils ne connaissaient pas, prescrite par des médecins en qui ils avaient confiance. Morts pour les profits d'entreprises pharmaceutiques et du Cartel qui œuvrent à un génocide de la race humaine car elles savent pertinemment depuis toujours que toutes les substances créés, raffinées, composées à partir de l'opium demeurent addictives.


Je lis sans arrêt des commentaires désobligeants à l'égard de personnes décédées des suites d'une utilisation des opioïdes. La méchanceté est partout me direz vous mais ce qui me choque le plus est la désinformation et le manque de connaissances sur un sujet qui est l'un de nos plus grands ennemis et qui se trouve dans les pharmacies et les tiroirs des gens qui nous entourent et aussi peut-être même les nôtres !


"Si vous vous trouvez dans une pièce avec 10 autres personnes, vous les observez , vous les écoutez, vous discutez et arrive ensuite le moment où vous vous faites tout naturellement une idée sur chacune de ces personnes. Il ou elle est plutôt comme ceci ou comme cela, j'apprécie un tel je ne pense pas pouvoir m'entendre avec un tel...Je pose alors la question suivante à chacun: " A votre avis, lesquels d'entres vous pensez vous qu'ils pourraient être dépendants à une substance telle que les opioïdes ? " Suite à cela, vous émettez vos suppositions dans votre tête et quand l'heure est venue de dévoiler vos réponses, vous vous rendez compte que d'autres vous on désigné comme potentiel addict aux opioïdes !" - Propos du pharmacien Dan Schneider, traduits et arrangés pour une meilleure compréhension.

La moralité étant que dans le cas où vous le seriez, vous ne vous comprenez ou ne vous désignez jamais comme tel même quand d'autres vous expose votre situation.

On ne croit jamais que cela peut nous arriver personnellement.

Il est important de conserver la raison, de se renseigner et surtout ne pas avoir peur de demander de l'aide.


"Le champ de bataille est dans votre esprit et la récompense est votre âme." - Prince à propos d'internet, 1999.

Demander de l'aide, est ce qu'a fait Prince selon les informations recueillies durant la conférence de presse donnée par le Conseil des Médecins œuvrant avec le Dr. Howard Kornfeld.

Le Dr. Kornfeld est un spécialiste des addictions qui possède une clinique à Mill Valley, au nord de San Francisco.

Les photos prises à Paisley Park par le Département du Sheriff de Carver County montrent des documents de l'établissement; des folders de sa clinique et un dossier regroupant divers travaux sur la buprénorphine, un agoniste-antagoniste morphinique.


"Qu'est ce que ça veut dire tout ça ? Je comprends rien !"

Ca veut dire que la buprénorphine est un moyen de substitution aux opioïdes. Elle est prescrite pour faciliter la désintoxication sans brusquer le patient. Comme il s'agit d'une substance issue de la morphine, comme les opioïdes, elle a les mêmes effets mais permet de supprimer les symptômes de manque et sur une période plus longue. Avec un suivi médical et psychologique du patient, on peut arriver jusqu'à sa guérison.




Début avril 2016, Prince à commencé à confier et émettre le souhait de parler à quelqu'un de son addiction. Il est fort possible que l'incident survenu à Moline, le 15 avril 2016, soit seulement 6 jours avant son décès, l'aurait en toute logique d'avantage précipité dans son souhait de se défaire de ces substances et c'est ainsi que le Dr. Kornfeld à été contacté et qu'un plan d'urgence à été déployé. L'enjeu était tel que le Conseil des Médecins a déclaré après le décès de Prince qu'il s'agissait d'une mission de survie.

Dans l'impossibilité de se rendre à Minneapolis le 21 avril, Howard Kornfeld a dépêché sur place son fils, Andrew, assurant qu'il serait lui-même sur les lieux le 22.

Andrew est arrivé le matin du 21 avril 2016 avec en sa possession de la buprénorphine et un protocole médical à présenter à l'artiste. Quand il on retrouvé Prince et appelé les secours à 9:43, son corps était encore chaud mais malheureusement déjà en état de rigidité cadavérique. Il sera confirmé par la suite que Prince était décédé depuis 6 heures quand ils l'ont retrouvé. Un massage cardiaque à tout de même été pratiqué en vain et sa mort fut prononcée à 10:07.


Dans un cas comme celui-ci, je ne pouvais m'empêcher de penser au temps. Prince avait pour habitude de dire:

"Time is a trick."

Ce qui ce traduit par

"Le temps est fait pour te tromper, te décevoir."

Et une fois n'est pas coutume, il avait raison.

Le temps nous a bien déçu ce matin là à Chanhassen quand on sait qu'une heure aurait pu largement suffire à ce qu'il soit encore là-bas, à faire ce qu'il aimait sans doute le plus au monde.


"Une heure pour sauver une vie" sont les mots que j'ai vu apparaître sur mon écran d'ordinateur le matin du 15 avril 2022. Exactement 6 ans jour pour jour après l'incident de Moline. La formation que je cherchais était là devant moi. Apparue comme un signe. Les réfractaires diront "grâce aux algorithmes."


Je m'y suis donc inscrite et j'ai pris cela vraiment très à cœur. J'ai écrit des pages entières de notes, fait des schémas, étudié les synthèses, regardé les vidéos plusieurs fois. Une heure s'est en réalité transformée en une journée. Pas question de bâcler un seul aspect ! Tout devait être clair, tout devait être réalisable et je me suis fait le devoir d'être à la hauteur du certificat décerné aussi banal soit-il, quand je l'ai téléchargé et imprimé, je me sentais encore plus euphorique que quand j'avais reçu n'importe quel autre de mes diplômes ou certificats. Je l'ai vraiment ressenti comme une délivrance. Même si je n'ai pas terminé mon parcours quant à l'apprentissage de connaissances dans ce domaine, que je ne suis pas médecin ou infirmière, je faisais alors partie depuis cet instant de la liste de personnes agréées officieusement pour administrer de la naloxone, un antidote aux opioïdes en intra nasale ainsi qu'en intra musculaire, le même antidote qui nous avait ramené Prince il y a 6 ans.



Il n'y avait pas de quoi être fière, loin de là. J'aurais préféré que tout ceci n'arrive jamais mais je l'ai remercié pour ça. C'était pour moi une délivrance. Et même si je ne pouvais pas le ramener, si un jour je me retrouvais face à ce problème -puis-je en être préservée- je saurais alors quoi faire.


A Savoir:

Selon les chiffres publiés en 2019, la Belgique est le troisième pays européen -après l'Allemagne et l'Autriche- où la consommation journalière d'opioïdes par million d'habitants est la plus importante.

Le tramadol, la tilidine, l'oxycodone, le fentanyl et le piritramide représentent environ 80 % de l'usage total de tous les opioïdes remboursables. Entre 2006 et 2017, le nombre de patients ayant consommé au moins un de ces cinq opioïdes a augmenté de 88 %.

En France, la prise d'opioïdes a augmenté de 150% durant ces mêmes années.


Cependant, une question demeure. Prince sachant qu'un traitement était en route, était il vraiment obligé de prendre d'autres médicaments avant l'arrivée du Docteur Kornfeld et son fils ? Si il n'en avait pas repris, il aurait peut-être pu éviter d'ingérer le fentanyl qui se trouvait dans les pilules contrefaites d'hydrocodone (Vicodin).


Tout ceci est inévitablement lié aux douleurs aux hanches dont ils souffrait, point de départ de sa prise d'opioïdes. Des douleurs datées du début des années 80 -suite à une chute de plusieurs mètres dans une baignoire- par son tourneur de l'époque, Alan Leeds.

Les anti-douleurs faisaient moins l'objet de controverses dans les années 80. Ce pourrait-il que Prince ait commencé à en prendre à partir de ce moment-là ? Une consommation qui serait alors vieille de plus de 30 ans ?

Quoiqu'il en soit, ses douleurs se sont accrues au fil des années jusqu'à nécessiter une intervention chirurgicale -un remplacement des deux hanches- qui ne sera finalement que partielle. Selon les rumeurs infondées, Prince, suite à une demande, n'aurait pas obtenu l'approbation d'une opération complète par le siège des Témoins de Jéhovah situé à la Watchtower à New York car son opération nécessitait une transfusion sanguine, interdite par leurs lois.


Ce serait ses événements survenus aux alentours de 2006 et son amitié avec le couple Welton qui auraient amené Prince au début de son "détachement progressif" des Témoins jusqu'à finalement accepter une prise de sang, une analyse d'urine et l'injection d'une solution saline en intra veineuse la veille de son décès bien que pas plus tard que le 15 avril, Prince avait refusé de se soumettre aux tests de sang et d'urine préconisés par l'hôpital où il se trouvait après avoir reçu les deux injections de naloxone.


Dans les articles suivants, je m'emploierai à poser les bases et expliquer de la manière la plus claire et simple possible l'Histoire des opioïdes et leur pouvoir hautement addictif depuis leur origine jusqu' à nos jours.



Quelques sources:






 
 
 

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